Ca fait un moment que je ne vous ai pas donné de nouvelle, c'est parce que j'ai été quelque peu occupée ces temps-ci, notamment par le voyage scolaire annuel organisé par mon établissement scolaire.
Je voulais faire un point avec vous parce que ce voyage, ça fait deux ans que je le fait, on part avec une cinquantaine d'élève dans un capitale européenne.
La présence du professeur d'histoire-géo est souhaitable car cela permet de justifier des subventions si on parvient à rattacher la capitale choisie avec le programme scolaire, en gros ma participation est quasiment obligatoire.
La première année lorsque l'on m'a annoncé cela j'étais ravie : un voyage d'une semaine gratuite, payée comme si j'allais bossé. Mon seul étonnement a été que mes collègues ne souhaitent pas participer, je me suis dit que j'étais la seule glandeuse (ce qui est encourageant pour l'éducation national, un prof dans toute une équipe pédagogique).
L'année dernière, une fois rentrée du voyage j'étais crevé mais ravie tout de même car tout s'était bien passé et ça avait créé une bonne cohésion entre les élèves, du coup cette année, j'ai ressigné même si le profil de ce cru différait un peu.
Nous avons donc décollé lundi matin, nous étions 5 accompagnateurs, dont deux professeurs, deux personnes de l'administration et un parent d'élève. il y a donc moi, collègue sévère, admin1 avec qui j'ai fait le voyage l'année dernière et qui l'organise, admin2 qui est ma pineco et papapa(si)cool
Dès l'attente à l'aéroport, les soucis ont commencé, oublie d'affaire au milieu de l'aérogare, bousculade de personnes externes au groupe, et surtout, le fléau des temps modernes: smartphone.
Pourtant admin1 a été formelle avant le départ: je suis passée dans les classes j'ai tout interdit, pas la peine de leur redire ils ont compris. admin1 pense avoir de l'autorité et bien s'y prendre avec les élèves car elle a élevé des enfants, seulement gérer 50 ado, c'est pas tout à fait pareil, on y reviendra.
Du coup les hostilités commencent, collègue sévère s'enerve un peu sur certains, on se dit qu'on gérera tout ça ce soir.
Dans l'avion j'étais tranquille, loin de tout le rafus que les élèves faisaient car bien devant, mais je n'en ai pas perdu une miette pour autant, faut dire qu'ils étaient très bruyant et que les autres accompagnateurs avaient pas l'air trop pressé de leur faire remarqué.
Une fois arrivé sur place et les valises récupérées, on monte dans un car, à peine assis, ils commencent à chanter et à taper des pieds, ce qui n'a pas tellement plu au chauffeur (sans blague), sauf que eux plus tu leur dis d'arrêter, plus ils continuent. après avoir laissé faire parce que j'aime bien voir mes collègues galerer, j'ai crié un bon coup en menaçant d'heure de colle et ils se sont tues. 5 minutes. du coup j'ai laché l'affaire, il faut tenir 5 jours avec les mêmes cordes vocales, il s'agirait de ne pas les épuiser tout de suite.
On arrive dans un petit parc à proximité d'un site à visiter pour pic niquer, première chose en posant le pied par terre: un porte feuille avec 100euros dedans et une pièce d'identité qui est censé permettre de prendre l'avion à Kevin... Heureusement que c'est nous qui sommes tombé dessus, donc hop, direct dans ma poche en me disant qu'il mérite bien de paniquer 1heure ou deux.
Mais Kevin ne panique pas, il préfère faire une bataille d'eau avec ses camarades alors qu'il pleut et boucher la fontaine en balançant des cailloux dedans. Le mec de la sécurité débarque pour leur dire d'arrêter leurs bêtises et puis vient m'engueuler moi aussi dans sa langue, personnellement quand je ne comprends pas je prends un air grave et bête et puis je renvois à admin1 qui "parle 5 langues et connait la ville comme sa poche" (elle est très humble aussi, vous le remarquerez par la suite).
La récré est fini, on les compte et les réuni autour de la guide qui va nous faire la visite. "elle parle français?" demande Jean Edouard, vous remarquerez que les petits bourgeois sont loin d'être les mieux élevés, j'ai marmonné que non, on avait pris un guide japonais car admin1 le parlait couramment (ce qui ne l'a pas fait rire) et la guide a dit "oui elle parle français" d'un ton sec, allé en 10 secondes, ils l'ont saoulé, record à battre dans la semaine, ils mettent la barre très haute.
Pendant la visite, je n'ai pas entendu la guide tellement les élèves faisaient le bazar, j'ai bien essayé de leur dire de se taire mais dès qu'elle rouvrait la bouche, ils commentaient TOUT ce qu'elle disait, en fait ils ont la capacité de concentration d'un poisson rouge, 2 secondes (et encore, pour les plus sérieux).
Lorsque c'est comme ça en groupe, il s'agit de repérer les deux ou trois qui sont à l'origine du bordel et normalement ça se calme, ici ils sont plutôt 8 ou 9 mais y'a toujours des leader, que je connais un peu parce que je les côtois presque quotidiennement depuis 6 mois MAIS on a encore des surprise. après être tombé sur un crachat DANS le site(je vous ai dit que les gosses de riche sont parfois très mal élevés??), J'en ai puni un au pif (c'est encore ce qui marche le mieux), il devait faire la visite a moins d'un mètre de moi (je vous dis pas la tronche qu'il a tiré quand il a appris ça) mais au moins, il a pas plus foutu la merde (les 7 autres perturbateurs s'en sont chargés pour lui!)
Une fois de retour dans le car, ils ont recommencé à chanter (ainsi qu'à scander mon nom pour que je chante également, c'est dans ces moment là qu'on plaint Brad Pitt and co).
Une fois à l'hôtel les ado découvrent la vie "hey les mecs, y'a des distributeurs dans la salle commune, déliiiiiiiiiire!" et nous on galère pour les chambres, parce que les distributeurs accaparent toute leur attention, impossible qu'ils entendent leur nom lorsqu'on les appelle. et là l'énervement commence à monté, et s'en ai fini de mes cordes vocales (mais de leurs oreilles aussi).
Manque de chance, nous avons deux couloirs différents, à l'autre bout de l'hotel,admin1 et collègue sévère disent que c'est bien , ça va évité des vas et viens la nuit, mais pour moi c'est surtout galère pour nous pour faire des rondes et les surveiller.
Pendant le dîner, ils sont toujours aussi bruyant mais nous remarquons surtout tous les smartphone à table, il faut réagir, je leur annonce donc qu'ils doivent nous les remettre sinon nous passerons dans les chambres les récupérer et il y aura des sanctions au retour. Je me retrouve alors avec des centaines d'euros dans la main, dont je ne sais pas quoi foutre, et en plus je dois faire le tour des chambres, mais seule parce que les autres ne veulent pas perdre de temps avec ça (notez bien que personnellement, je m'en fou qu'ils aient leurs téléphones, mais je fais quand même le sale boulot).
Une fois le tour des chambres fait, les téléphones confisqués et les enfants en pyjama, j'enlève enfin mes chaussures qui me font un mal de chien et je me concentre sur les bruits du couloir...
Suite au prochain épisode!