Et oui public (je m’y crois, c’est l’effet oral qui veut ça !), je t’ai manqué, je le sais, je n’ai rien publié cette semaine et les nouvelles de ma vie palpitante te manquent ! alors comme je ne peux rien te refuser, voilà un résumé de mes 4 derniers jours.
Mercredi 20 juin 2012 (oui je fais ça bien)
Réveil matinal avec l’homme, on doit partir pour Chalons en Champagne début d’après midi, j’ai pas de CB (le gro con de la banque a pas commander ma nouvelle carte, dommage... arghhh), je sais rien (pas pratique quand tu t’apprêtes à passer un concours) et j’ai pas assez dormi.
Départ prévu pour 14h, et contre toute attente, on part a 13h30, première fois que l’homme est à l’heure (je dis à l'heure parce qu'au bout de 5 minutes de trajet on s'est arreté 20 minutes au monop'). On arrive donc dans cette charmante métropole de Chalon en Champagne (bon ok je m’emporte, ville moyenne), on fait connaissance avec notre chambre d’hotel qui va nous couter un bras (enfin à moi, l’homme il a dit qu’il venait pour me soutenir, pas pour payer nanmého).
Dans l’hotel, premier contact avec mes « concurrents » ouais, je suis en mode concours, je me contrôle plus, ils on l'air paumés eux aussi, ouf. On part alors faire un tour pour repérer les lieux, moi j’aime pas tellement les surprises, sauf que le CAPES c’est ma première fois, je connais pas et c’est ce qui me stresse le plus finalement.
Jeudi 21 juin 2012
C’est le grand jour, enfin celui du tirage. Pour ceux qui ne le savent pas, à l’oral du capes d’histoire/géographie cette année (parce que ça va changer), il y a une épreuve qui est dénommée « leçon » et une autre, « épreuve sur dossier », il faut tirer si la leçon portera sur l’histoire ou la géographie et l’ESD (épreuve sur dossier donc), se fera sur l’autre matière. Etant plutôt historienne, j’ai donc pensé de toute mes forces : « pas géo, pas géo, pas géo ». l’homme a dit, cherche pas, ça sera géo. « pas géo, pas géo, pas géo ». je vous ai dit que l’homme à l’écrit, il m’a dit à l’avance le thème d’histoire qui tomberait : Rome, et celui de géo : Europe ? non ?!? et bien c’est fait. Bref je reprends : « pas géo pas géo pas géo". Le capes c’est très solennel, théatral, tout ce qu’on veut, et dans la salle de tirage, il ne faut pas parler, sinon le monsieur te regarde les sourcils froncés. Le tirage c’est simple, tu mets ta main dans une enveloppe format A4, tu prends un des bouts de papier et tu lis à voix haute devant les 7 autres pesonnes qui ont tirées en même temps que toi : « Géographie ». ça commence fort ce concours.
Dans la salle, même si on n’a pas le droit de parler, j’ai sympathisé avec une fille (ouais sans parler, trop balèèèèze), et quand on sort, elle me dit :
- « t’as vu on a tiré géo, trop bien ! » (avec un accent alsacien très prononcé, j’aime bien les accents, ça met un peu de chaleur dans mon monde de parisienne)
- « euh….pardon ?!? »
- « bah oui, l’esd en histoire, c’est du gâteau »
- « ahhhhhhh !!! » tout en pensant « et merde une grosse tête dans mon groupe ! pas bon » (oui l’ESD c’est pas ma spécialité, d’ailleurs j’ai pas de spécialité…)
Bref je rentre à l’hotel, récupérer mon chauffeur (l’homme) pour qu’il m’amène à l’autre lycée, celui on on tire pas au sort et où on ne passe pas l’histoire (snif), celui pour la géo et l’ESD, pour visiter la bibliothèque, voir avant (j’aime pas les surprises j’ai dit) et comme j’aime VRAIMENT pas les surprises, je décide d’aller voir un oral, pour voir comment ça se passe et puis tant qu’à faire, autant aller voir mon jury à moi.
Me voici donc dans ma future salle d’examen, mais du bon coté, il faut poser son téléphone sur la table, la madame qui fait partie du jury flash dessus (tu m’étonnes, mon téléphone pouffiasse il fait un carton), premier contact très bon donc, je suis rassurée ! le sujet du candidat c’est « conflits et déplacements en Afrique », là encore, bonne surprise : les sujets ont l’air assez large, y’a moyen de s’en sortir. Le jeune homme est super stressé, il transpire à grosse goutte, ça coule !!!! au moment des questions, (oui au capes l’épreuve c’est un exposé de ½ heure préparé en 4heures, suivi de 30 minutes de questions sur l’exposé), il perd pas mal ses moyens et bafouille, ça me rassure, je me dis qu’on est tous dans la même situation finalement. Les questions sont pas affolantes, pas évidentes mais bon, gérables disons.
Bilan de la journée : bon géo c’est pourri, mais si j’ai un sujet bien large, ça va le faire, en attendant, focus sur l’ESD en histoire, parce que j’ai des lacunes.
Vendredi 22 juin 2012
6h, pas besoin de réveil, je suis au taquet, stressée comme il faut, dès le réveil je me précipite sur mes notes, je continue de ficher des trucs (oui, c’est tout à fait le moment.).
A 14h, c’est l’heure de partir, l’homme vient avec moi jusque dans le lycée cette fois, il me fait réciter des trucs, que je ne connais pas, il me le dit pas mais il sait que je suis dans la merde. Dans le hall il y a deux filles qui me fixent en ricanant, j’ai une tache sur mon pantalon ou une trace de maquillage sur la joue ou quoi ? bref pas le temps de me poser plus de question : c’est l’heure. Gros stress, dans la salle d’attente avec mes camarades de la veille, ma copine me demande de lui tresser les cheveux (ouais on est déjà très proche), cheveux qui étaient d’ailleurs très doux. Puis une jeune fille nous amène dans la salle de préparation, nous distribue les sujets. et puis là le temps s’arrête pendant 2 secondes, le temps que mes yeux se posent sur le sujet : « histoire et archéologie : un couple en permanence au bord du divorce ».
WTF ?!? c’est quoi ça, l’archéologie, j’y connais rien, ah si, je sais que de mes 6ans à mes 12 ans, je voulais faire ça dans ma vie, parce que j’aimais bien l’Egypte… et là tu te crois dans slumdog millionnaire, tout est lié. Alors peut être que je vais gagner 100 millions de roupies ! bon et puis retour sur terre, dans le vrai temps, celui ou j’ai deux heures pour pondre 20 minutes d’exposé la dessus. J’ai trois documents sur lesquels m’appuyer, et une dernière question qui elle s’appelle « agir en fonctionnaire éthique et responsable » dont le sujet est « la préservation du patrimoine est-elle une œuvre citoyenne ». OKKKK.
L’heure de l’oral arrive, un monsieur m’amène jusqu’à ma salle, il a trouvé le sujet intéressant… ça se voit qu’il le prépare pas ! et puis arrivé devant la salle, qui voilà ?!? les deux filles du hall, oui oui, celles qui se moquaient de moi ! OMG mais aurais-je la poisse ?!?
Un membre du jury ouvre la porte de la salle, il a l’air gentil, me propose de boire, de m’assoir, je ne bois pas, je reste debout. Il me rappelle qu’il n’y a pas besoin de trouver une transition entre les deux parties de l’épreuve (ESD et agir en fonctionnaire),et là dans ma tête « put*in, j’ai perdu 5 minutes à en trouver une » (ça parait rien mais 5 minutes en une heure c’est beaucoup).
Le premier exposé, je tiens le temps, le second un peu moins, mais le jury est gentil, enfin jusque là. La demi heure de question commence. La madame prend la parole avec la première question (qui n’en était pas une ) : « vous avez pris le sujet à contre pied, vous n’y répondez donc pas ». OKKK. Je traduis pour ceux qui n’auraient pas compris : bon tu as fait un bon hors sujet, va falloir t’accrocher pour rattraper ça. et puis les questions fusent, et avec elles des « je ne sais pas ». je sors, les deux filles du hall m’attendent pour me dire que « c’était bien » sur un ton « on va pas te dire que t’as fait de la merde mais bon »… arrivée sur le parking, mon chauffeur m’attend, je souri en le voyant, comme toujours, alors il se dit que ça c’est bien passé. Et bien non.
Comme il est gentil, il me dit de pas me décourager, et puis surtout ce soir, c’est secret pourri ! ah il sait trouver les mots y’a pas de doute !
Samedi 23 juin 2012 (aujourd’hui quoi)
Hier soir après secret pourri, y’a eu confession intime, c’était mon préféré avec celui qui dit « j’ai pas que ça qu’à foutre », alors j’ai regardé et ce matin, le réveil est duuuuuur. Pas évident de se motiver, je ne sais pas quoi relire, je lis mais ne retiens rien, 13h, vient le moment fatidique… celui de payer l’hotel. 4 nuits (oui ce soir, soirée à chalons, y’a l’Espagne qui joue, pas moyen de manquer ça, et comme je fini a 19h, il faut rester (il m’accompagne pendant 3 jours, je lui dois bien ça). bref je suis plus légère d’un bras et on est parti pour la géo.
Dans la salle de tirage (oui là on tire au sort le sujet), j’ai perdu ma convocation : PANIQUE ! je retourne mes affaires, impossible de la trouver, je retourne dans la salle d’attente, rien, je reviens dans la salle de tirage, regarde dans mon sac : elle est là (j’aime me mettre la pression). Bref vient mon tour de tirer : « isthmes et détroits, des espaces sous tension ». pardon ?!?
Qu’on soit bien clair : les isthmes, les détroits, j’y connais RIEN ! j’ai rien lu dessus, dans les manuels ou ailleurs. Autrement dit : je suis dans la merde. Au moment d’aller chercher des livres dans la bibliothèque (oui on a droit à 5 ouvrages pour les 4 heures de préparation, heureusement pour moi ) mon coeur bat à mille à l'heure, je sais que je suis rouge comme une tomate, je stresse quoi. Une fois dans la bibliothèque, l'angoisse s'intensifie : rien sur les isthmes, ni sur les détroits, dans les bouquins sur les littoraux, rien non plus. Je prends des livres au hasard et un atlas dans lequel je vais tout pomper :D
Les 4 heures passent à une vitesse folle, je tiendrais jamais la demi heure, mais sur le chemin, l'appariteur qui était une fille, est très sympa, elle essaye de me rassurer et puis me laisse m'appuyer sur elle pour modifier mon transparent (oui on est pas encore au powerpoint). Le jury ouvre, la madame me reconnait, je me dit que c’est tant mieux et puis en fait je déchante vite. Pendant mon exposé, elle ouvre une carte topographique et commence à l’étudier attentivement, elle m’écoute même pas. Puis vient l’heure des questions, les je ne sais pas fusent encore, je crois qu’ils m‘ont demandé le nom de chaque détroit, et même si on les connait comme ça, parfois quand ça veut pas, ça veut pas. Le Cap Horn, c’est le cap Horn, pour sortir le détroit de Magellan j’ai mis 5 bonnes minutes. Sans parler du nom que les grecs donnaient au détroit de Gibraltar *arghhh y’a Hercule dedans y’a hercule dedans y’a hercule dedans* : « les colonnes d’Hercule ». ouuuufff !!! une bonne réponse.
Puis vient le tour des questions de la madame. Et là, c’est le drame. Elle veut parler de la Russie, mais le nom du détroit entre la Russie et l’alaska ne me revient pas… quand je lui dit, elle tape sur la table, regarde ses collègue et souffle un charmant « mais c’est pas possible !!! »
Je sors, je vois ma copine à l’accent alsacien, elle pleure, elle est tombée sur les conflits armés en ville et ça c’est mal passé, peut être que ça se passe mal pour tout le monde alors?
Vous l’aurez compris, j’ai passé de sales moment à Chalon, et le pire du pire, c’est qu’il va bien falloir y retourner et l’avoir un jour ce put*in de capes…